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Actualités 23 août 2021

Au cœur des moissons en Charente et en sud Deux-Sèvres

La saison des moissons 2021 est terminée. Cette année, les moissonneuses sont entrées en scène assez tard en raison des pluies tardives. Craignant le retour du mauvais temps, les agriculteurs ont profité du soleil et de la montée des températures au début du mois d’août. Nous sommes allés à la rencontre d’Anthony Pénigaud, agriculteur en Charente et de l’entreprise de travaux agricoles, la SARL Tafforin Frères et Fils sur le Mellois pour un bilan de la saison.

Le bilan d’Anthony Pénigaud, agriculteur céréalier

Anthony Pénigaud a grandi dans le milieu agricole et a effectué son apprentissage dans l’agriculture, tout en se formant à la mécanique. Après quinze ans en tant qu’ouvrier, il a repris la ferme de son ancien patron et celle de ses parents. Depuis 2016, il est céréalier dans le nord du département de la Charente et possède 217 hectares. Il cultive blé, colza, tournesol, maïs, blé dur et féverole. Ce jour-là, il travaille au volant de sa moissonneuse-batteuse de marque John-Deere, une machine de 280 chevaux, équipée d’une barre de coupe de 5,5m, “largement suffisante” pour Anthony Pénigaud.
Il récolte des féveroles à une moyenne de 1,5 à 2 hectares à l’heure. La plante se sème à l’automne, après les blés. C’est une culture assez simple, qui nécessite peu d’engrais et pas d’azote. Cette année, il en a récolté 18 hectares, destinés à l’alimentation animale. Comme la coopérative est assez loin de ses champs, c’est un chauffeur routier qui vient chercher la récolte. Cela lui permet de se concentrer sur la moisson. Pour lui, détenir sa propre machine est un avantage. Il peut ainsi travailler quand il veut. D’ailleurs ce matin-là, il a pu moissonner de bonne heure. L’agriculteur explique que “la féverole est sensible à l’égrenage”, ce qui ne l’empêche pas d’être récoltée par beau temps et par temps sec. Pour connaître son taux d’humidité, il en moissonne d’abord une bande qu’il emmène à la coopérative. Celle-ci s’occupe d’en mesurer l’hydrométrie. Comme il ne fait pas d’élevage, il ne fait pas d’ensilage. Sitôt les moissons terminées, il a déchaumé et préparé la terre pour les semis de colza vers le 15 août.

Anthony Pénigaud au volant de sa moissonneuse-batteuse. Crédit photo : Frédéric Mineur

Tous les agriculteurs ne possèdent pas leur propre moissonneuse-batteuse. C’est un investissement conséquent. C’est pourquoi la plupart font appel à une entreprise de travaux agricoles, comme la SARL Tafforin Frères et Fils.

La 3e génération

C’est en 1922 que l’aventure a débuté avec le grand-père, alors agriculteur. Pour diminuer la pénibilité des récoltes, celui-ci achète une batteuse. Viendront une moissonneuse sans cabine puis d’autres machines de plus en plus perfectionnées au fur et à mesure des années. À la fin des années 80, après le lycée agricole et un apprentissage en tant qu’agriculteur, Jean-Noël Tafforin reprend l’entreprise avec son frère, aujourd’hui décédé. À 54 ans, il gère l’entreprise avec ses neveux Laurent et Cédric, également exploitants agricoles.

Jean-Noël Tafforin dirige l’entreprise familiale de travaux agricoles. Crédits photo : Frédéric Mineur

Lorsque nous l’avons rencontré, il moissonnait les parcelles de son neveu. Dans le champ de 25 hectares, c’est non pas une mais deux moissonneuses-batteuses qui étaient à l’ouvrage. Deux CR, de la marque New Holland, une 9080 et une 9.90 (la plus récente) se partageaient le champ. C’est au volant de celle-ci que nous retrouvons Jean-Noël Tafforin. La coupe de 10,70 mètres permet de récolter 50 hectares par jour. “C’est bien différent des premières machines qu’on a connues”, avoue-t-il avant de poursuivre : “Autrefois, nous travaillions au bruit. Pour les pertes de grains, il fallait descendre de la machine. Avec les moissonneuses-batteuses modernes, les différents capteurs facilitent le travail”. À l’achat, une journée de formation permet de se faire aux différentes commandes. “La machine a des préréglages (pois, colza, blé, etc.), les grilles, la vitesse du rotor, l’écartement du contre-batteur se gèrent par une simple commande dans le poste de pilotage.” L’entrepreneur ajoute que s’il possède six moissonneuses-batteuses de la marque New Holland, la marque de la machine est aussi importante que la proximité de la concession (8km). La moissonneuse-batteuse possède une trémie de 14500 litres et une vis de vidange de 6,50 mètres qui peut se replier à l’arrière pour faciliter les déplacements sur route. Au travail, la consommation est de 15 litres à l’hectare, tandis que sur route c’est beaucoup moins. En effet, si le régime moteur est de 2100 tours en travail, sur route il passe à 1200 tours. Pour l’entretien des machines, Jean-Noël Tafforin et son équipe assurent 90 % des réparations. En cas de panne électronique, c’est le concessionnaire qui intervient. “Récemment, nous avons rencontré un problème pour déplier la vis de vidange. Un gars de la concession est venu. Il a branché la valise et le problème était réglé”, explique Jean-Noël Tafforin.

Du champ au port de la Pallice

Le début des moissons commence généralement vers la fin du mois de juin. Mais cette année, avec la pluie, elles ont été retardées. Une fois récolté, le blé est versé dans la remorque du tracteur, puis acheminé au silo le plus proche. Sur place, son gérant nous explique que les grains partent à la Rochelle, au port de la Pallice, où ils sont vendus en France et à l’étranger. Il précise que cette année, les récoltes sont plutôt bonnes mais le cours du blé fluctue en raison de l’offre et de la demande.

Crédits photo : Frédéric Mineur

Jean-Noël Tafforin explique que son entreprise fait pratiquement tout en matière de travaux agricoles : épandage de fumier, compost, semis, travaux du sol (labour, déchaumage, traitements), moisson, ensilage, enrubannage, encore élagage, broyage de pierres ou encore ramassage de silex. Il n’y a que l’épandage de lisier qu’il ne fait pas. L’entreprise comprend de nombreuses machines : moissonneuses-batteuses de la marque New Holland, ensileuses de chez Claas, tracteurs (New Holland et Fendt), presses rondes et cubiques, déchaumeurs ou encore combinés de fauche de 9 mètres.

Un autre procédé pour les cultures bio

Parmi ses clients, certains font des cultures bio. Cela nécessite de procéder autrement pour les moissons : la parcelle est d’abord fauchée puis ramassée après avoir séché.

Une fois les moissons terminées, Anthony Pénigaud, tout comme Jean-Noël et ses associés et employés, ont déchaumé les champs pour préparer les semis. Les cultures se succèdent, au gré des saisons.

Frédéric Mineur

Crédits photo : Frédéric Mineur


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