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International 6 février 2017

Budapest va-t-elle renaître ?

Une escapade, un week-end, à Budapest mêle l’émerveillement devant la splendeur des bâtiments du temps de l’empire austro-hongrois, la fièvre du vendredi soir dans des lieux de fêtes bondés, et le sentiment d’un pays qui souffre à se (re)construire. Sophie Guitonneau, journaliste pour le Petit économiste, nous livre son carnet de voyage dans la capitale de Hongrie.

Malmenée tout au long de son histoire, la Hongrie est un pays dont la destinée semble lui avoir échappée. Amputée des deux tiers de sa superficie à la suite d’une guerre dans laquelle elle a été embrigadée de force par le pays voisin qui l’avait annexée, elle s’est ensuite pliée au joug soviétique qui l’a privée de liberté et lui a dicté son économie. L’industrie a été délaissée pour concentrer l’activité sur l’agriculture et subvenir à une partie des besoins alimentaires de l’ancien empire soviétique.

Le marché sous les halles

Crise économique et démographique

Cette désindustrialisation subie pénalise encore lourdement l’économie hongroise, près de 30 ans après son affranchissement. Heureusement, elle a su développer une activité touristique importante mais l’économie globale reste en berne. Le niveau de vie y est faible, les revenus sont environ 3 fois inférieurs aux nôtres pour un coût de la vie proche. Le pays se vide de sa jeunesse. Les jeunes Hongrois se forment dans les écoles réputées de leur pays pour ensuite s’expatrier dans des contrées plus prospères. Le taux de natalité parmi les plus bas d’Europe et le taux de divorce en augmentation traduisent le mal-être et la difficulté à se projeter des habitants. La population vieillit et décroit.

Des signes de renaissance

Budapest, des bars implantés dans des bâtiments en ruine

Pourtant, les quadragénaires, attachés viscéralement à leur patrie, aimeraient voir les signes d’une renaissance dans les frémissements de lieux qui reviennent à la vie. Les « bars ruines » symbolisent cet état, entre deux eaux.
Les bâtiments du quartier juif, prospère et luxueux avant l’extermination expéditive des quelques mois qui ont précédé la fin de la guerre, déconcertent. Restés dans l’état de délabrement de leurs heures sombres, leurs pièces exigües, dans lesquelles le public n’aurait aucune chance d’être accueilli en France, deviennent des lieux de fête à la nuit tombée. Dans une ambiance bon enfant, bières et narguilés inspirent les graffitis des murs. Le dimanche matin, ce lieu atypique abrite un marché de produits locaux et bio.

Est-ce suffisant pour y voir le signe d’une renaissance sur des cendres ? Pas sûr !

SG.

Le Danube, gelé, offre un spectacle magestueux

Photo principale en haut de l’article : les thermes de Budapest, les plus grands d’Europe



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