Accueil > Actualités > Ras le bol des patrons, tous à l’unisson sur leur territoire

Actualités 4 décembre 2014

Ras le bol des patrons, tous à l’unisson sur leur territoire

Le compte pénibilité, c’est comme qui dirait la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour tout chef d’entreprise ayant des salariés. Une "usine à gaz" qui, pourtant, devrait être appliquée dès janvier prochain. De quoi mobiliser largement et partout en France. Pourtant qu’entend-on ? "les cadeaux faits aux patrons" avec le CICE et le pacte de responsabilité qui devraient les amener à "prendre leurs responsabilités", notamment face au chômage. Des mesures certes positives mais qui ne seront pleinement efficaces qu’en ... 2017.
Alors il faut, sans doute, revenir sur le coeur du problème : "30 ans de politiques économiques inadaptées, pensées hors-sol, bien loin de la réalité des entreprises" comme l’expliquaient cette semaine le MEDEF et la CGPME de la Vienne.

Les présidents des trois syndicats interprofessionnels de patrons réunis en Deux-Sèvres : de gauche à droite Emmanuel Gripon (UPA), Paul-François Arrighi (MEDEF) et Michel Mignard (CGPME). Crédit photo le Petit économiste

30 ans donc de superposition de textes, de normes, de taxes, qu’il semble bien difficile de mettre à plat et de réformer en profondeur.
Alors que la reprise économique n’est toujours pas au rendez-vous, partout en France, cette semaine, les syndicats professionnels et interprofessionnels ont mobilisé leurs adhérents dans le cadre de la semaine de mobilisation baptisée "libérons l’entreprise".
Contrairement au niveau national où l’intérêt des entreprises est bien vite rattrapé par des considérations politiques, en régions, l’union est clairement affichée même si elle ne s’exprime pas dans la rue.
Ainsi, pour la première fois, en Deux-Sèvres, on a pu voir réunis le président du MEDEF (Paul-François Arrighi), le président de la CGPME (Michel Mignard), le président de l’UPA (Emmanuel Gripon), le vice-président de l’UIMM (Laurent Colas), le président de la FFB (Joël Coué) et la présidente de la CAPEB (Pascale Marteau).

Laurent Colas, vice-président de l’UIMM 79 estime que ces lois absurdes qui se succèdent depuis 30 ans ont tué l’industrie en France. Crédit photo le Petit économiste

Tous, également chefs d’entreprise, déplorent le manque de réalisme des députés et membres du gouvernement qui continuent à mettre en place des mesures inadaptées au fonctionnement réel de notre économie :
"Prenons ce fameux compte pénibilité" expliquait Laurent Colas "pour chaque salarié, il va falloir établir une fiche détaillant par exemple le nombre de kilos de marchandises et autres matières premières portées dans la journée, mesurer l’angle de flexion de leurs genoux et coudes pour chaque tache... c’est irréaliste et irréalisable." et Joël Coué d’ajouter "c’est aussi contre-productif car source de conflits entre le salarié et son patron. Il est évident que nous faisons tout dans nos entreprises pour réduire cette pénibilité au travail qui est contre-productive car source d’arrêts de travail, de manque de rentabilité, c’est du bon sens."
Pour Emmanuel Gripon, "les nouvelles obligations qui vont s’imposer aux petites entreprises dès le 1er janvier prochain sont insurmontables : dossier accessibilité, fiches pénibilité... sans compter l’obligation de ne conclure que des contrats de travail à plus de 24 heures par semaine".
Pascale Marteau pointait du doigt "la nécessité, aujourd’hui, avant de mettre un salarié sur un chantier, de lui financer une semaine de formations sur le travail en hauteur, les habilitations électriques, les dangers de l’amiante... Egalement l’obligation pour l’artisan de monter un dossier d’habilitation RGE s’il veut oeuvrer dans la rénovation énergétique à partir de 2015."

Joël Coué (FFB), Pascale Marteau (CAPEB) et Laurent Colas (UIMM), des secteurs d’activités différents mais des préoccupations identiques. Crédit photo le Petit économiste

"J’ai l’impression qu’on fait tout pour tuer le travail manuel dans ce pays" concluait Laurent Colas. Et Michel Mignard d’utiliser l’image du "chef d’entreprise qui est préparé, au quotidien, à faire une course d’obstacles, mais pas quand la configuration des haies et du stade sont modifiées à chaque tour."
En conclusion, Paul-François Arrighi a déploré "la stigmatisation de ces derniers jours dont ont fait l’objet les représentants patronaux de la part du gouvernement." Le président du MEDEF a indiqué qu’une pétition, en cours de signature par les chefs d’entreprise, serait prochainement remise en préfecture ; le préfet ayant d’ailleurs reçu les trois représentants des organisations interprofessionnelles ce jeudi.

Au-delà des simples déclarations d’intention, le gouvernement est donc appelé à réagir, et vite, avant que les chefs d’entreprise ne se transforment en bonnets rouges !

CR.



Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?

Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.