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Clubs et réseaux 30 janvier 2015

Voeux du Medef 16 : Geoffroy Roux de Bézieux : « Le monde va bien ! »

Le Medef de Charente a réuni 800 dirigeants et élus jeudi 29 janvier à l’occasion de ses vœux 2015. N°2 du Medef national, Geoffroy Roux de Bézieux a fait le point sur l’actualité économique française avant d’échanger avec les entrepreneurs charentais.
« On m’a dit que demain les Pink Floyd seraient là où je suis devant vous... Je ne sais pas si je vais y arriver, mais je vais tâcher d’attirer aussi bien qu’eux votre attention » lance d’emblée Geoffrroy Roux de Bézieux après avoir félicité Alain Lebret et son équipe pour la réussite de l’accueil. Venu « pour parler un peu mais surtout pour écouter », le patron a séduit un auditoire charentais connu pour ne pas donner son cœur au premier venu.

Geoffroy Roux de Bézieux et Alain Lebret, président de l’Union patronale de Charente. Crédit photo le Petit économiste

Triple révolution

Après avoir rappelé en préambule que «  le monde va bien, croissant de 3,5% au niveau mondial », Geoffroy Roux de Bézieux s’est focalisé sur la situation française, « plus difficile ». « La croissance est là mais elle est ailleurs, ce n’est donc pas de la faute des autres » insiste-t-il, en une conception typiquement patronale de la responsabilité. « La France a plus de problèmes parce qu’elle ne gère pas aussi bien que les autres une triple révolution : la mondialisation accélérée, la transition énergétique et la révolution du numérique ».

Le Medef charentais a réussi le tour de force d’accueillir 800 personnes. Crédit photo le Petit économiste

Sur le premier point, Roux de Bézieux prévient : « On n’en est plus au paradigme de la valeur ajoutée qui se conserverait chez nous tandis que les pays en développement ne seraient plus que sous-traitants. Aujourd’hui la création de valeur ajoutée est mondiale, mes concurrents peuvent être partout ». Sur le second, il rappelle que le Medef est tout à fait conscient de la raréfaction des ressources (comme il l’est du réchauffement climatique), sans que cela ne l’incite pour autant à trouver que les propositions « écolo-bovétistes » ne sonnent comme des solutions. Sur le dernier, sur lequel il est particulièrement spécialiste en tant que patron du secteur télécom hier et investisseur en start-ups aujourd’hui, il prévient : « Il n’y a pas le secteur du numérique et les autres secteurs. Il y a le numérique, qui bouleverse tous les secteurs ». Une réalité que certains échanges avec le public viendront ensuite crûment illustrer.

Halte au défaitisme

Pour continuer à aller de l’avant, le pays doit s’interroger sur ce qui caractérise la France, sur ce qui fait ses forces sur lesquelles elle peut miser : « Face à cette triple révolution, sur quels talents s’appuyer pour assurer cette transition économique ? ». Bref, une vision proactive s’impose là où le Medef en est encore trop souvent réduit à une « action extrêmement défensive » pour défendre les intérêts de ses membres.

Car c’est surtout un problème culturel. Outre les velléités régulatrices de l’Etat colbertiste -qui ont mené à l’existence à ce jour en France de 237 taxes sur les entreprises a pu rappeler Geoffroy Roux de Bézieux aux élus présents dans la salle-, les Français eux-mêmes, jusqu’y compris parfois ses entrepreneurs, ne savent pas suffisamment voir ce qui marche : « Notre système éducatif, notre cadre de vie sont de références mondiales ».

Geoffroy Roux de Bézieux à Angoulême le 29 janvier. Crédit photo le Petit économiste

Citant les exemples finlandais (d’un gouvernement qui a su prendre conscience de la nécessité de refondre totalement le paradigme économique de la Nation bousculé par les conséquences de la vague numérique) et allemand (de salariés actuellement en grève mais après des années de modération salariale collective), il se montre convaincu des ressources internes du pays : « Il y a des entrepreneurs, il y a des spécialités, à nous d’en faire des points d’ancrage forts ».

Un message d’espoir et de confiance en l’avenir en somme. Les Pink Floyd n’auraient pas fait mieux.

Niels Goumy

Verbatim sur l’actualité :
Pour Geoffroy Roux de Bézieux, l’année 2014 aura été charnière en France, grâce au Pacte de responsabilité, dont les principales mesures doivent porter leurs premiers fruits concrets cette année.
Loi Macron. « Beaucoup de bruit pour rien, 5% de ce qu’il faudrait faire. Néanmoins, le Medef soutient ».
Négociation sur le dialogue social. « Je réfute qu’il faille parler d’échec. Car une négociation sociale n’aboutit pas forcément. Tous les jours dans nos entreprises, des discussions n’aboutissent pas à un accord. Cela dit, l’absence d’accord est ici dommage, car la situation actuelle n’est pas satisfaisante : le dialogue social en France présente des niveaux de coût et de complexité très élevés, sans se monter particulièrement efficace. Il y aura donc une loi. On espère qu’elle proposera de la simplicité ».
Pénibilité. « Notons avant toute remarque que s’il existe des métiers plus pénibles que d’autres -ce que le Medef ne conteste pas- c’est donc qu’il en est des moins pénibles. Ceci dit, le dispositif de mesure de la pénibilité mis en place est ubuesque, kafkaïen, inapplicable, dénotant d’une vision très XXe siècle du monde du travail. La loi est passée, elle est en vigueur. Mais nous n’avons pas pour autant perdu tout espoir d’améliorer le système. Ce n’est pas le principe de mesure la pénibilité qui dérange, c’est l’aspect usine à gaz. Dans la toute première version du texte, l’idée était celle d’une évaluation unique, via une visite médicale en sortie de carrière... ».
Pacte de responsabilité. « Bien sûr, le Medef soutient le Pacte. On l’accompagne mais c’est trop peu et c’est trop tard. En outre, rappelons qu’entre 2009 et 2014, les charges sur les entreprises ont gonflé de 36 milliards d’euros. Avec ses 40 milliards, le pacte n’est donc qu’un retour à ante quo ».
Pression fiscale. « En 2015, les collectivités publiques vont augmenter de +3,5% en moyenne les charges sur les ménages et les entreprises. Là où l’inflation est à 0,1%. On marche sur la tête ! ».



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