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Actualités 23 avril 2020

Zoo de la Palmyre, l’impact de l’obligation de fermeture liée au Covid-19

Pierre Caillé dirige le Zoo de La Palmyre (Charente-Maritime), fondé par son grand-père Claude en 1966. Nous avons voulu savoir comment se gère une telle infrastructure en période de fermeture imposée, sachant que la continuité des soins aux animaux est la règle.

400000 euros, c’est le montant des charges fixes incompressibles du parc chaque mois. Nourriture des animaux, électricité, chauffage, salaire des soigneurs et autres personnels indispensables à un fonctionnement minimum au sein de cette infrastructure familiale de 18 hectares qui héberge quelques 1600 animaux et enregistre entre 200 et 250 naissances par an.

"Cette fermeture depuis mi-mars nous a fait perdre de 70 à 90000 visiteurs sur les 600000 enregistrés par saison, ce qui représente un chiffre d’affaires de 1,2 millions d’euros en moins. Au début on était plutôt sereins, espérant une réouverture début juin et une saison plus ou moins réussie sur juillet-août. Aujourd’hui, nous sommes dans l’incertitude ! Si nous sommes autorisés à ouvrir mi-juillet seulement ça va être compliqué, surtout si autour les hôtels, résidences, restaurants sont juste ouverts. Nous avons un fort taux de visiteurs dans un rayon de 2 heures de route du zoo et ça c’est plutôt un atout car cet été il est fortement probable que les Français ne partiront pas très loin en vacances... du moins pour ceux qui partiront car entre le travail à rattraper et le pouvoir d’achat en berne, la saison touristique 2020 risque d’être l’une des pires que nous ayons connues !
Nous avions décidé d’investir près de 800000 euros dans l’aménagement de l’ancien enclos des ours blancs, je pense que ça sera repoussé. Par contre, les travaux de la clinique vétérinaire, déjà engagés, vont se poursuivre. Nous allons réduire la voilure, voilà tout : frais d’affichage, de sécurité, emploi de saisonniers (50 chaque été) vont être revus à la baisse.
La parc emploie 100 personnes en pleine saison avec les saisonniers et 50 à l’année. Aujourd’hui, les personnels administratifs sont en télétravail et se relaient pour tenir le standard et l’administratif. D’autres ont opté pour le dispositif légal en lien avec la garde des enfants à domicile. Au 1er mai, ces derniers vont basculer en chômage partiel.
Pour nous, le défi est de maintenir nos approvisionnements de nourriture et autre produits pour les animaux. Heureusement, la plupart de nos fournisseurs sont bienveillants et nos visiteurs aussi : certains nous ont proposé leur aide bénévole, ce qui est très touchant ! Nous sommes très vigilants sur les approvisionnements en fruits et légumes frais car ils représentent tout de même 2 tonnes par semaine. Pas question de stocker et une pénurie serait insurmontable.
"

Juliette, née le 1er avril dernier au sein du Parc, va bientôt faire ses premières sorties avec le groupe

Des échanges entre les différents sites

Au sein de l’Association Française des Parcs zoologiques, les dirigeants des différents sites échanges régulièrement et certainement encore plus aujourd’hui sur leurs contraintes face à ce début de saison à huis clos. "C’est un soutien important" souligne Pierre Caillé.
D’ailleurs, sous l’impulsion de Rodolphe Delord, qui dirige le Zoo de Beauval, un fonds d’aide exceptionnel de 19 millions d’euros a été mis en place récemment. "Il est destiné à couvrir un peu plus de 50% des charges fixes des zoos sur deux mois de fermeture" explique Pierre Caillé qui, pour le moment, espère faire sans. "Nous avons obtenu très rapidement le remboursement de crédits de TVA auprès du centre des finances publiques de Royan et nous n’avons pas de prêt en cours, la situation est donc saine mais il ne faudra pas que ça dure trop longtemps."

La quiétude d’un parc animalier vidé de ses visiteurs

A quoi ressemble un zoo de 18 hectares sans aucun visiteur ? Est ce que les animaux sont perturbés ? "Nous avons le parc pour nous tous seuls, au printemps en plus, c’est un luxe ! Les animaux sont habitués, ils sont nés en captivité et leur hébergement est imaginé pour leur permettre de se préserver quand il y a trop de bruit ou de personnes. En fait en ce moment ils ont plutôt le comportement d’une fin d’hiver. Ils viennent davantage vers nous, le moindre bruit inhabituel attire leur attention, ils sont curieux !
Bien entendu, nous devons faire attention, à la fois pour les soigneurs et pour eux, à respecter les gestes barrière car certaines espèces, notamment les grands singes, pourraient être contaminées par le Covid. Masques, gants, désinfection régulière et le moins de soigneurs possibles en même temps sur un même enclos sont désormais la règle
."

Le Zoo de La Palmyre accueille chaque année environ 600000 visiteurs, dont 80% entre avril et août...

Propos recueillis par Cécilia Rochefort

Crédit photos : © F. Perroux/Zoo de La Palmyre



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