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Enquête auprès des chefs d’entreprise de la Vienne, une activité stable et une trésorerie meilleure
140 chefs d’entreprise employant près de 11 500 salariés dans la Vienne ont répondu à la traditionnelle enquête de conjoncture menée par le service économique du MEDEF Vienne début avril 2012.
Les résultats montrent une activité globalement stable et un retour à un meilleur niveau de trésorerie : 39 % d’entre eux jugent leur activité satisfaisante, soit une stabilité par rapport au trimestre précédent (41 %).
Les inquiétudes manifestées en début d’année sur la situation des trésoreries semblent moins prégnantes, ce qui est souvent le cas à cette période de l’année.
Redressement de l’activité dans les services aux entreprises
La tendance à une légère baisse des appréciations satisfaisantes d’activité notée en janvier se confirme en avril. 39 % de chefs d’entreprise tous secteurs confondus jugent leur activité du premier trimestre satisfaisante contre 18 % qui la jugent mauvaise ou très mauvaise. En revanche, les anticipations pour le trimestre à venir se redressent légèrement à 32 % contre 28 % en janvier.
Après une fin d’année 2011 difficile, le secteur des services aux entreprises semble connaître une meilleure activité depuis le début de l’année. 47 % des chefs d’entreprise de ce secteur ont ainsi
jugé leur activité du 1er trimestre satisfaisante, ils n’étaient que 30 % en janvier dernier. Au sein de ce secteur, on note par exemple un regain d’activité dans les services informatiques ou les services liés à la communication.
Industrie : des délais de livraison de plus en plus courts
L’industrie affiche une appréciation de l’activité en légère baisse mais qui reste à un niveau supérieur à la moyenne générale avec 43 % d’opinions satisfaisantes. Sur les deux dernières années, l’industrie est le secteur où l’appréciation de l’activité a le plus progressé. Il faut cependant
noter que ce secteur partait de très bas. La crise de 2009 avait été particulièrement difficile pour les entreprises industrielles qui avaient été contraintes d’adapter leur structure à un niveau d’activité médiocre. De plus, les prises de commande sont particulièrement erratiques, avec des délais de livraison de plus en plus courts. Cela rend la planification de la production difficile et met en exergue la faible flexibilité dont peuvent bénéficier les entreprises françaises pour répondre à une demande de plus en plus variable.
Le commerce reste dans une situation difficile
Bien qu’en léger redressement, l’activité dans le commerce reste difficile. Cela fait maintenant plus d’un an que les entreprises du secteur ont noté un changement de comportement des consommateurs.
Si la fréquentation reste correcte dans bon nombre de cas, les montants d’achat semblent plus faibles. La hausse des coûts de l’énergie est sans doute un des facteurs qui l’explique. En voyant l’évolution des taux d’épargne des ménages, on peut cependant s’interroger sur le poids de la perte de confiance dans ce changement de comportement.
Le bâtiment toujours en tension
Le secteur du bâtiment reste en tension. A la baisse des mises en chantier, souvent liée à la disparition de mesures incitatives, que soulignait récemment la Fédération du Bâtiment de la Vienne
s’ajoutent des pressions fortes sur les prix. Les grands chantiers en cours ou à venir auront un effet bénéfique sur les entreprises du secteur mais on déplore d’ores et déjà de nombreuses liquidations judiciaires dans ce secteur.
Des trésoreries moins tendues ?
La précédente enquête avait fait naître une forte inquiétude sur les niveaux de trésorerie des entreprises, qui n’étaient jugés satisfaisants que par 34 % des entreprises. Les résultats de l’enquête à fin mars sont meilleurs dans ce domaine avec 40 % d’opinions satisfaisantes et des
appréciations mauvaises ou très mauvaises en baisse, de 28 % en janvier à 16 % en avril. Le seul secteur connaissant une dégradation est le commerce, pour les raisons évoquées plus haut.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette amélioration. Le premier trimestre est habituellement une période où les trésoreries se regonflent car il compte peu de jours fériés. D’autre part, certains secteurs où le niveau de trésorerie est très lié au niveau d’activité en raison du poids de la main d’oeuvre dans la structure de coûts, comme les services aux entreprises par exemple, ont connu une meilleure activité ce trimestre.
Enfin et à l’inverse, la légère baisse d’activité de secteurs comme
l’industrie peut avoir un effet temporaire d’amélioration de la trésorerie car elle diminue le besoin en fonds de roulement.
Un taux de marge des entreprises françaises qui continue à baisser
Cette amélioration ne doit pas masquer ce qui reste comme une des plus grandes faiblesses des entreprises françaises, à savoir leur taux de marge faible et en constante diminution.
Il n’est plus au deuxième trimestre 2011 que de 35,6 % de la valeur ajoutée contre 36,4 % précédemment et atteint ainsi son plus faible niveau depuis 1985. C’est le taux de marge le plus faible et le seul qui continue à baisser parmi les grands pays de la zone euro.
Les conséquences de cette baisse sont nombreuses et dangereuses, une entreprise qui ne réalise pas assez de bénéfices ne peut pas améliorer ses fonds propres et financer son développement, elle ne peut pas investir, elle ne peut pas développer la recherche et l’innovation, elle ne peut pas lancer de prospection commerciale à l’export, etc… Les entreprises françaises ne pourront exister et se développer que si elles réalisent suffisamment de marge et de bénéfices pour avoir les moyens d’anticiper et d’investir sur l’avenir.
Renseignements : Marie-Christine BOLINCHES, Délégué général, tel 05 49 37 45 72
Note méthodologique :
Enquête menée début avril 2012 par le service économique du MEDEF Vienne auprès de 140 entreprises de la Vienne
employant près de 11.500 personnes. Ces enquêtes d’opinion sont réalisées trimestriellement par le MEDEF Vienne depuis
plus de vingt ans à partir de questionnaires similaires, permettant de dégager des tendances de longue période.
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