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Actualités 3 avril 2023

Virginie Pelletier, biologiste aquacole : entre terre et mer, petit poisson deviendra grand !

Dans une période marquée par une forte tendance au désenchantement professionnel, Virginie Pelletier démontre que l’on peut apprécier son métier et y évoluer avec goût et intérêt depuis 18 ans.

Entrée en 2005 aux Fermes Marines du Soleil, sur l’Ile d’Oléron, en qualité de technicienne, biologiste marin, Virginie Pelletier y a successivement occupé différents postes de cadres axés sur sa spécialité : responsable plancton, responsable larvaire et aujourd’hui responsable géniteurs, plancton et larvaire, ce qui l’amène à diriger une équipe de 13 personnes.
Aimer le vivant, souhaiter vivre au plus près de la nature et des éléments, être rigoureuse et méthodique, avoir le goût des sciences et de la R&D sont les moteurs de cette biologiste que passionne chaque jour l’observation du comportement animal.

Faire naître et élever en respect du bien-être animal

Les millions de larves de dorades royales (Sparus aurata) qu’elle concoure à faire naître et grandir mobilisent son attention au quotidien, permettant un questionnement permanent pour améliorer les conditions d’élevage de ces poissons si fragiles en début de cycle de vie.

Elle les accompagne de ses soins depuis la ponte, l’incubation des œufs, leur éclosion (naissance) jusqu’à une taille de 3 à 5 grammes lorsque, devenus alevins, ils poursuivront leur croissance dans l’une des fermes de pré-grossissement du Groupe ou dans des fermes clientes.
Ce questionnement permanent, fait de remises en question, de tests, de recherches et d’échanges avec d’autres biologistes et aquaculteurs de la même entreprise ou via la participation à des projets scientifiques européens, implique une veille intellectuelle qui offre la saveur d’un renouveau permanent.
A la question des interactions qu’une personne peut avoir avec des poissons que l’on élève, Virginie répond que toute l’équipe des FMDS est soucieuse du bien-être et de la bonne santé de leurs juvéniles qu’ils observent en permanence. Ils étudient à chaque instant leur comportement : les larves et alevins mangent plus ou moins, se déplacent vers le fond ou la surface, semblent nerveux, ont les yeux qui brillent davantage… pour anticiper toute source de stress.
Les échanges sont ainsi nombreux et le métier permet d’évoluer du règne végétal (culture du phytoplancton et du plancton dont les larves sont nourries), au règne animal sans aucun risque d’avoir un jour le sentiment d’avoir fait le tour du sujet, tant « le Vivant est riche en nouveautés ».
Son travail consiste également en une surveillance permanente des paramètres zootechniques : température de l’eau, salinité, qualité, PH… qui permettent les meilleures conditions de vie des larves et alevins de poisson.
L’écloserie des Fermes Marines du Soleil intègre dans son équipe une référente bien-être animal qui aide les techniciens aquacoles dans leur quête des meilleures conditions d’élevage.

Veille permanente et qualité du milieu

L’écloserie des Fermes Marines du Soleil située au Douhet sur l’Ile d’Oléron a développé une maîtrise complète de la gestion de l’eau. Elle puise en mer l’eau qui alimentera les bassins de ses pensionnaires après analyse et filtration, puis elle recycle la totalité de ses eaux usées par un lagunage qui a permis la remise en état et la valorisation des 8000 m² de marais qui l’entourent. La maîtrise de la qualité de l’eau est l’un des paramètres essentiels pour l’élevage de poissons et ce, tout particulièrement au stade larvaire.
Dans le même esprit d’autonomie et de maîtrise de la qualité, la Ferme qui est très largement certifiée (Global G.A.P, Charte Qualité Aquaculture de France – CIPA, Certification AFAQ 26 000 - RSE), produit du zooplancton (rotifères) et des artémias (crustacés de quelques millimètres) qui entrent dans l’alimentation de ses jeunes protégés.

Savoir-faire, passion du Vivant et transmission

Rigueur et respect des méthodes de production sont les maîtres-mots de ce métier pour Virginie Pelletier au regard de la fragilité de ces élevages.
Elle transmet en continu ces valeurs et l’approche ouverte de son métier à de jeunes biologistes, à travers la supervision de stages ou de formations Bac Pro et BTS aquaculture en apprentissage.
La curiosité et l’analyse scientifique sont également au rendez-vous avec du travail en laboratoire pour examiner à la loupe binoculaire des spécimens microscopiques.
Ce métier pluridisciplinaire nécessite ainsi des formations régulières, notamment pour utiliser certains outillages ou technologies de laboratoire.

Des horaires de travail adaptés au cycle de vie des poissons

Les larves et les alevins nécessitent une surveillance et une présence humaine H24, ce qui implique que les techniciens se relaient les week-ends et jours fériés tandis que Virginie reste disponible, via des temps d’astreintes.
Pour autant, le métier est parfaitement conciliable avec une vie de famille ; l’organisation des horaires de l’équipe est effectuée en veillant, selon la situation de chacun, à un équilibre vie pro-vie perso compatible avec le souci de la santé et de la bonne croissance de leurs millions de petits protégés.
L’évocation de ce métier de biologiste marin, spécialisée en aquaculture de poissons, fait surgir des images d’implication et de dévouement qui empruntent aux activités de sage-femme, de médecin, de diététicienne, de technicienne… et l’on devine que Virginie, animée par la passion du Vivant, pourrait faire sienne la pensée du réalisateur Jean-Jacques Annaud qui affirmait « en travaillant avec les animaux, j’ai appris beaucoup de choses sur moi-même. »

Plus : https://fermesmarinesdusoleil.com

Leslie Widmann

LES FERMES MARINES DU SOLEIL EN QUELQUES CHIFFRES :
Site du Douhet : 65 salariés
Groupe Fermes Marines du Soleil : 80 millions d’alevins et larves produits/an sur 3 sites de pré-grossissement (Atlantique et Méditerranée).
3 espèces : Daurade royale, Loup (bar) et Maigre.
90 % de la production exportée, avec une maîtrise parfaite de la logistique (camions-viviers, bateau-vivier, voies aériennes).

Article à retrouver dans notre magazine du printemps, rubrique "Demain la mer"



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