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Plan digues en Charente-Maritime : le Département à la manœuvre

Dans un département où les ravages de la tempête Xynthia est encore dans les mémoires, les collectivités se sont mobilisées pour qu’il n’y ait pas de second épisode de cette ampleur. Le Conseil départemental de Charente-Maritime a donc signé une convention avec l’ensemble des collectivités littorales de la Charente-Maritime pour lui déléguer la maîtrise d’ouvrage de création, ou de mise à niveau de leurs systèmes d’endiguements maritimes. À ce jour, ce sont 22 systèmes d’endiguements qui ont été livrés par le Département depuis la première labellisation PAPI (Programmes d’Action et de Prévention des Inondations) en 2012. Dans le cadre du PAPI Nord Aunis, le chantier de création d’une digue de retrait, correspondant à un niveau de protection d’un évènement de type Xynthia + 20 cm, qui a démarré en août 2023 à Esnandes, achève en ce moment sa deuxième phase de travaux.
Un coût global d’environ 230 millions d’euros
Projet inscrit au Programme d’Action et de Prévention des Inondations (PAPI) Nord Aunis, le chantier de création d’une digue de retrait sur 2250 mètres linéaires, le long de la RD05 à Esnandes prend fin.
Le niveau de protection de ce système d’endiguement correspond à un évènement de type Xynthia + 20 cm.
Coût du projet : 3.3 millions d’euros TTC.
Plan de financement :
– Etat Fonds Barnier 40%,
– Etat Fonds Vert 11,22 %,
– Région Nouvelle-Aquitaine 9 %,
– Communauté d’Agglomération La Rochelle 19,78 %,
– Département de la Charente Maritime 20 %.
Maitrise d’ouvrage : Département de la Charente Maritime en délégation du Syndicat Intercommunautaire du Littoral Esnandes-Charron (SILEC).
Calendrier des travaux : 3 phases sur 2023, 2024 et 2025. La première phase a démarré en août 2023.
Maîtrise d’œuvre : UNIMA.
Suivi et contrôle externe écologique : SCE.
Suivi et contrôle externe géotechnique : Compétences Géotechniques.
Entreprise en charge des travaux : Charier TDD.
L’outil Analyse Coûts / Bénéfices permet d’arbitrer le choix stratégique des zones que l’on peut protéger (ou rendre moins vulnérable) par des ouvrages collectifs de type système d’endiguement.
Lorsque des habitations ne sont pas éligibles à ces protections collectives, des protections individuelles peuvent être financées par la collectivité et en dernier lieu, l’application des procédures d’évacuation (PCS).
En Charente-Maritime, le programme d’ouvrages de protection contre les submersions marines représente un coût global d’environ 230 millions d’euros. Ce budget est réparti entre 9 Programmes d’Action de Prévention des Inondations (PAPI) portés par les EPCI et Syndicats.
Le "Plan Digues" priorise, en concertation avec les Collectivités locales, les réalisations de protections sur une période de 15 ans.
Il vise la livraison de systèmes d’endiguement adaptables aux évolutions climatiques et pouvant être complétés.
Répartition du financement :
● Etat 40% (fonds Barnier)
● Région 20%
● Département 20%
● Communes et EPCI 20%
Ce programme d’investissement intervient en complément des opérations de retrait stratégique conduites par l’Etat (plus de 250 maisons déconstruites) et du programme initial de travaux d’urgence d’un montant global de 50 millions d’euros.

Point de situation par PAPI
À propos du PAPI Nord Aunis : La gouvernance de ce secteur s’est structurée avec la création d’un Syndicat intercommunautaire entre l’Agglo de La Rochelle et Aunis Atlantique (SILEC) créé en 2021 pour la gestion des digues. Le fonctionnement hydraulique de ce bassin est complexe avec l’estuaire de la Sèvre Niortaise et l’interaction entre maritime et fluvial.
Deux systèmes ont été livrés (digue ouest Charron / Esnandes et digue du Bas Bizet) et un troisième est en cours à Esnandes (chantier suspendu pour l’hiver).
Les études techniques d’avant-projet pour la digue nord de Charron sont finalisées, ainsi que des digues de retrait au plus près du village pour des travaux visés en 2025. Des études sont également en cours pour renforcer la tenue des ouvrages de gestion des eaux.
À propos du PAPI La Rochelle : L’ensemble des actions qui ont été confiées en maitrise d’ouvrage au Département par l’Agglo de La Rochelle sont terminées : Prée de Sion à Esnandes, Pampin et Fertalière à L’Houmeau, Aytré-Angoulins.
À propos du PAPI Ile de Ré : Pour le PAPI 1 et son avenant, les protections de Saint-Clément, Loix, La Flotte, Rivedoux Bourg, Sainte-Marie Montamer et Boutillon sont terminées. La Couarde nord et Rivedoux Corniche doit démarrer fin 2024.
Pour le PAPI 2, les études techniques et règlementaires sont en cours sur les projets volumineux de l’ouest du Fier d’Ars, des Portes à Ars. Le contexte environnemental, paysager et les accès aux ouvrages sont complexes. Les travaux sont visés en 2026.
À propos du PAPI Châtelaillon-Plage / Yves / Fouras / Aix : Les systèmes d’endiguement de l’île d’Aix, Fouras Port Nord et Chaudières (le long de la RD137) sont terminés, ainsi que la digue de la réserve Naturelle d’Yves. La gestion du système d’endiguement Fouras Port Nord a été transféré à la CARO. Ce transfert de gestion est en cours pour les autres.
Sur le PAPI estuaire Charente : La protection du bourg de Port-des-Barques est finalisée et sa gestion a été transférée à la CARO.
Ici aussi, la configuration estuarienne complexifie le fonctionnement hydraulique et la dynamique de la submersion. Il faut s’assurer que la protection d’un secteur ne provoque pas une inondation ailleurs, ce qui a nécessité l’élaboration d’une stratégie globale et équilibrée de l’embouchure jusqu’à Tonnay Charente.
Aujourd’hui, c’est le secteur qui fait l’objet du plus grand nombre d’études techniques simultanées : lieu-dit Soumard et Barbarin à Fouras, les digues de l’entrée de l’estuaire, le Vergeroux. 3 systèmes d’endiguement ont été installés en pays rochefortais et 1 à Tonnay-Charente.
La prochaine réalisation concernera le quartier Libération à Rochefort à la fin l’année 2024.
À propos du PAPI Brouage : Sur ce bassin, le PAPI d’intention qui n’est pas porté par le Département mais par l’EPTB Charente est finalisé et le choix de stratégie de protection est arbitré. Le Département portera les actions d’aménagement, ce secteur étant peu pourvu en enjeux de type bien et personnes. Les enjeux sont essentiellement agricoles.
À propos du PAPI Oléron : Les systèmes d’endiguement du port de SaintTrojan, Boyardville, La Perroche et Lannelongue (St Trojan) sont terminés et la gestion a été transférée à la Communauté de communes d’Oléron.
Les dossiers règlementaires sur les secteurs d’Ors La Chevalerie au Château d’Oléron et des Allards à Dolus sont instruits et les enquêtes publiques vont démarrer fin 2024. Le démarrage des travaux est envisagé pour 2025.
À propos du PAPI Seudre : Ici aussi, nous sommes sur un estuaire, d’où la nécessité de bâtir une stratégie à l’échelle de l’estuaire : protéger une zone ne doit pas provoquer une inondation sur une autre zone.
L’élaboration de ce type de stratégie équilibrée est particulièrement chronophage, notamment la maitrise et la compréhension du fonctionnement hydraulique et des interactions fluviales / maritimes, ainsi que du rôle des marais...
Un démarrage du chantier de protection de L’Eguille devrait intervenir fin 2025 et à Ronce-les-Bains en 2026. Les actions de protection collective sur Bourcefranc et Marennes sont remplacées par des protections individuelles sur les habitations, financées à 100 % par des fonds publics.
Des études sont également en cours sur le secteur de Saujon, sujet à la conjonction submersion marine / crue fluviale.
À propos du PAPI sur l’estuaire de la Gironde : Ce bassin, très vaste (il remonte le long de la Dordogne et en amont de Bordeaux) est également marqué par la présence d’un estuaire et de Bordeaux Métropole, ainsi que des enjeux très denses, ce qui complexifie la gouvernance.
Sur la partie charentaise, la protection de Barzan est visée pour début 2025 et sera suivie de celle de Chenac en 2026. Des études vont également démarrer pour Meschers et les Monards en 2025.
La particularité du secteur concerne un système d’endiguement très vaste (30 km environ) qui s’étend de Mortagne-sur-Gironde à Blaye, sur 2 départements et 4 Communauté de Communes. La réglementation exigeant un gestionnaire unique par système d’endiguement, les 4 collectivités ont dû se regrouper pour créer un syndicat dédié : le SYMADIG en 2022. Ce syndicat a délégué la maitrise d’ouvrage "investissement" au Département de la Charente-Maritime, qui interviendra donc en Gironde, mais sans financer les travaux sur le 33. Les études de diagnostic ont débuté début 2024.
Photos ©Dept17
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